Les sondages des grands médias nationaux n'avaient pas du tout pronostiqué une poussée du RN qui a très très bien surfé sur "l'anti-macronie", en gagnant des dizaines de duels contre Ensemble tandis que la Nupes a perdu un grand nombre de duels contre le RN et des dizaines de duels contre Ensemble, bien plus qu'attendu en tout cas...
La Nuppes n'a donc, semble-t-il, pas bénéficié du "Front Républicain" : les électeurs de "Ensemble" ainsi qu'une bonne partie de l'électorat RN ont probablement plutôt vu la Nupes comme une alliance d'extrême gauche, sans doute un peu trop "anti-police", ou voulant "désarmer les forces de l'ordre". De ce point de vue les messages du Président de la République et des élus de la majorité ont a priori fait mouche! La formule "la police tue" de Jean-Luc Mélenchon a ainsi pu largement contribuer à ce rejet des candidats de la coalition de gauche copieusement interrogés à dessein là-dessus.
Les jeunes, très attendus en renfort et sur des mesures qui les concernaient directement, n'ont pas non plus "déferlé", suite à l'appel du leader des insoumis, et se sont encore largement abstenus à près de 70% contre près de 54% en moyenne nationale (une abstention toutefois en recul de 3 petits points par rapport au record du second tour de 2017).
Résultat: c'est le RN qui tire finalement le mieux sont épingle du jeu en devenant potentiellement le premier groupe politique d'opposition à l'Assemblée Nationale avec 90 sièges, quelques unités devant la France Insoumise (84 élus selon l'Institut Elabe). Le PCF (13 sièges), EELV (21 sièges) et le PS (29 sièges) auraient bien un nombre d'élus suffisants pour constituer, comme convenu, leur propre groupe.
Dans la coalition du parti majoritaire "Ensemble", LaREM - devenu "Renaissance" - voit ses élus divisés par deux. Le Modem gardera de son côté un grand groupe de près de 47 élus tandis que le nouveau parti d'Edouard Philippe "Horizon" devrait compter seulement autour de 28 élus.
Enfin les LR, avec leur allié "centriste" de l'UDI, voient leurs effectifs fondre ensemble de moitié à 61 députés. Si Jean-François Copé, a très vite réaffirmé qu'il était favorable à une "coalition" avec les macronistes, en revanche Christian Jacob, encore patron des LR, et plusieurs responsables des Républicains ont tout de suite réaffirmé qu'ils étaient "dans l'opposition" même si beaucoup ont mis en avant leur côté "constructif" et "responsables".
Mais, hier soir, le mot le plus entendu sur les plateaux de télévision, surtout dans la bouche des chroniqueurs, était: "blocage". La majorité présidentielle espérait décrocher au moins une majorité relative proche des 289 élus et se retrouve loin du compte avec ces 245. Pour François Ruffin (LFI) tous les groupes se bloquent les uns les autres. A ce demander même si la proportionnelle aurait été aussi bien "représentative" des trois blocs constatés à la Présidentielle!
Le Président ne s'est pas exprimé hier soir et si Madame Borne était reconduite, la Première-Ministre n'aurait probablement pas une majorité lors du vote de confiance après le traditionnel Discours de Politique Générale et elle serait à la merci des motions de censure qui pourront, cette fois-ci, être demandées par les LR mais également par les groupes LFI ou RN, même seuls, puisqu'une telle procédure ne nécessite la signature "que" de 58 députés! La gauche qualifiait déjà le RN d'extrême-droite, le RN renvoyait la Nupes à l'exrême gauche, le Président voyait des extrêmes des deux côtés mais la campagne à montré que la macronie était, elle, ..."d'extrême-centre".
Pour finir, les deux grandes figures les plus proches du Président ont été battues: Richard Ferrand, président de l'Assemblée Nationale et Christophe Castaner, patron du groupe des députés LREM et ancien ministre de l'intérieur d'Edouard Philippe à l'époque des Gilets Jaunes. Trois ministres du gouvernement de madame Borne devront démissionner après leur défaite au second tour! Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'éducation nationale du gouvernement Castex avait, lui, été éliminé dès le premier tour, distancé par la Nupes et le RN.
La "guerre" contre les "extrêmes" et la canicule ont fait fondre une majorité en net repli sur les deux fronts; les températures risquent de bien monter à l'intérieur du Palais Bourbon, si on en juge par les premiers scuds d'hier soir!... - OM
Dans les Landes, les trois députés sortants sont réélus
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