Le Ministère de la Culture avait lui-même fait disparaître toute mention de la Corrida au Patrimoine culturel devant les protestations en 2011. La Cour d'Appel considère donc aujourd'hui que l'inscription a été abrogée par le-dit Ministère! Consternation mais pourvoi en Cassation déposé par l'UVTF.
La Corrida Concours d'Aire-sur-l'Adour 2015 - Photo: Romain Tastet |
La Corrida a été inscrite à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France en 2011. Pour le Huffington Post "il s'agit d'une procédure qui permet, à terme, de la voir classée au patrimoine immatériel de l'UNESCO. Ce classement aurait, d'après ce journal web (associé au journal Le Monde), "été réalisé dans l'opacité la plus totale par une commission du ministère de la Culture, sous la houlette de Philippe Bélaval, aficionado convaincu, à l'époque directeur général des Patrimoines et surtout, membre fondateur de l'ONCT (Observatoire national des cultures taurines)".
Le CRAC (comité radicalement anti-corrida) Europe et l'association Droits des Animaux avaient immédiatement attaqué cette inscription en justice, "pour protester contre l'inscription d'une pratique que le Code pénal qualifie de sévices graves et actes de cruauté envers des animaux". rapporte France3 région qui rappelle qu' en première instance le 3 avril 2013, le tribunal administratif de Paris avait donné tort aux deux plaignants, lesquels avaient alors fait appel. Mais un élément nouveau est venu étoffer l'argumentaire des anti-corridas puisque le Ministère de la Culture, de lui-même, a décidé de supprimer toute mention de l'inscription de la corrida sur ses sites officiels "en raison de l'émoi suscité par cette inscription".
C'est cet argument que la Cour d'Appel Administrative a repris pour conclure le 1er juin dernier à "un non lieu à statuer" en précisant que "la décision d'inscription de la corrida à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France doit être regardée comme ayant été abrogée".
Le CRAC salut évidemment cette décision: "les aficionados ne pourront donc plus se prévaloir de ce classement pour promouvoir cette activité occasionnant de graves souffrances pour les animaux. Classement opéré dans des conditions occultes, dénoncé par Frédéric Mitterrand lui-même alors ministre de la Culture: la tauromachie n’est pas une tradition innocente et j’imagine le forcing auquel ont dû se livrer en catimini toutes sortes d’élus pour entraîner une poignée de fonctionnaires à consigner cette inscription (La récréation, 2013). A l’heure où la France reconnait le caractère sensible de l’animal, et la commission européenne rappelle que l’Union européenne attache une grande importance au bien-être animal, il est plus que temps d’abolir la corrida, ce à quoi, forts de cette victoire, nous allons plus que jamais continuer à nous employer."
De son côté France Bleu publie les réactions de l'avocat de l'Union des villes taurines de France qui "s'étonne de cette décision judiciaire. Le Montois Guillaume François assure que le ministère de la Culture considérait bien, il y a encore quelque jours, que la corrida était inscrite au patrimoine immatériel de la France au même titre que la tarte tatin ou le chant des bergers basques. Guillaume François rappelle que la corrida reste malgré tout légale en France grâce à un alinéa de l'article 521 du code pénal. Une dérogation qui permet la pratique tauromachique dans onze départements en France, dont les Landes."
En attendant la décision de la Cour de Cassation, l'Union des Villes Taurines de France qui travaille actuellement à faire inscrire la tauromachie au patrimoine mondial de l'Humanité auprès de l'UNESCO retient son souffle et voit son dossier affaibli puisqu'il ne reste plus que la dérogation du Code pénal pour 11 départements français dont les Landes. - OM
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