Depuis le transfert de compétence du transport du département à la région ce serait sans aucun doute le premier grand conflit social qui pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines! Dans les Landes et partout ailleurs dans la Région Nouvelle-Aquitaine, les différents syndicats envisagent sérieusement de se mettre en grève illimitée après la fin de la période officielle de deux mois qui était ouverte pour les négociations annuelles.
L'autorité de tutelle des sociétés de transport de bus urbains, scolaires et voyages n'est autre que la majorité PS régionale, un parti rangé derrière une candidate aux présidentielles qui avait fait de la hausse du SMIC de 200 euros (soit +15%) une promesse phare.
Et bien, dans les Landes les syndicats d'agents se sont vus proposer 1,5%, soit bien moins que l'inflation annuelle! Du côté de FO, le délégué syndical Philippe Lartigau nous a indiqué qu'il demandait +10% et de son côté le délégué UNSA, Frédéric Blaud, demandait +8% sur les plus bas salaires et des revalorisations progressives des grilles supérieures. La direction a ensuite "bloqué" à +2,5% et une hypothétique clause de "revoyure" en septembre, ce qui est inacceptable pour tous les syndicats qui ne pourraient de toute façon accepter moins que les 5% d'inflation qui se profilent, surtout dans un secteur où le salaire moyen n'est que de 1380€ net et que le SMIC va passer à près de 1300€ net à partir du 1er mai. Ils refusent donc tout net ces "miettes" proposées : "il manque déjà 100€ chaque fin de mois aux salariés"!
Crise de la profession
Au niveau national, un constat est fait avec une prise de conscience sur le métier de conducteur de car et de bus : méconnaissance du métier, information, formation, conditions de travail et bien entendu salaires faibles voire temps partiels subis. Rien n'est donc mis en oeuvre, semble-t-il pour attirer, former, fidéliser des professionnels dont la moyenne d'âge nationale augmente à près de 55 ans.
Fini le cliché du "métier de complément de salaire pour agriculteurs, retraités, anciens gendarmes ou militaires" : le secteur va avoir de plus en plus de difficultés pour recruter. Déjà, ici et là, des retraités avaient repris du service pour palier des manques. Le risque est bien que les services publics viennent à être réduits, puis passer en modes dégradés ou disparaître. A l'instar du secteur de la santé où l'on ferme des lits faute de personnels, ce serait ici la fermeture de lignes!
Vers une rentrée compliquée après les vacances de Pâques ?
Au cas où les syndicats n'arriveraient pas à faire revenir la direction à la table des négociations, la rentrée des vacances de pâques pourrait s'annoncer très compliquée car, selon nos sources, un préavis de grève illimitée pourrait être déposé dans les prochains jours avec effets début mai et des actions qui toucheraient tous les secteurs : scolaires, périscolaires, les lignes régionales, les réseaux Couralin, Yego, Biscabus, le Transport à la demande, voire les épreuves du bac, et les férias à venir tant la détermination et la mobilisation semblent très fortes. La balle est dans le camp des élus et de la direction qui peuvent encore accepter les hausses légitimes demandées par ces professionnels qui tiennent à rester au service du public et revendiquent une plus grande considération. On en saura plus dès lundi en fin de matinée où un point presse est déjà annoncé à St-Vincent de Paul. - Olivier MARTIN
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