Communiqué
Après "Enclume", en octobre 2016, Bernard Guillé retrouve les cimaise de la galerie du Vincent Tourrès avec son dernier projet Asphalt.
Bernard Guillé est un artiste rare, unique. Compositeur essentiellement, écrivain, grand voyageur et photographe à ses quelques heures perdues. Son œuvre à la fois lyrique et cérébrale, allie virtuosité et sensibilité, maîtrise et invention, tradition et avant-garde. Né à Paris dans les années soixante, il étudie la musique, d’abord au conservatoire puis à l’école normale (Paris), enfin à l’université (Toulouse).
« En rentrant de l’école, je m’arrêtais en chemin, non pour m’acheter quelques friandises, mais parce qu’un chantier venait de s’ouvrir. Ils étaient déjà là la veille, arrachant de la chaussée centenaire, un à un, ses pavés. Le goudron se déversait alors, fumant, brûlant comme une pâte épaisse qu’il fallait s’empresser de répartir, de niveler. Marmites, rouleaux, râteaux… entraient alors en scène. Etranges pâtissiers en vérité ! Hypnotisé par la gestique impeccable de mes alchimistes, j’observais à la dérobée leur étrange ballet, effrayé tout autant que fasciné par le gigantisme de leurs machines. On aurait dit des Titans venus arracher le feu des entrailles de la Terre. Alentours les gens passaient, empressés, détournant le regard, se bouchant le nez. Moi, j’ouvrais grand mes poumons, grand les yeux ! »
Ce spectacle luciférien restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Tout commence par une sensation, un souvenir d’enfance, un bouleversement des sens, puis une succession de phonèmes, étranges, mystérieux, avatars d’un seul et même vocable : Asphalte. Matière organique, utilisée au Moyen-Orient depuis l’Antiquité, elle reste le manteau préféré de nos Routes & Tarmacs : lieux d’échanges, de rencontres, carrefours civilisationnels.Si le caravansérail a fait place à la station-service, le sabot au pneu, l’octroi à la gare de péage, la piste incertaine à un long ruban uniforme, le dessein du voyageur reste le même : courir le monde, tendre vers l’Ailleurs, vers l’Autre.
Asphalt propose au visiteur une vision à la fois onirique, artistique et anthropologique de la route ; autrement dit, la réconciliation du poète et du scientifique.
Texte de Bernard Guillé, Photographe
Asphalt une exposition polymorphe, vous y retrouverez des photos, des vidéos, des sculptures, des matières et des matériaux mise en scène dans un accrochage catalyseur des sensations et d’émotions.
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